AMazone air line-Le point de non retour entre les Hommes et les Femmes

Les deux bateaux de pêche sont en vue, avec leurs radars qui visiblement ne servent pas qu’à traquer le poisson. Kadeira prend à part Keira dont le frère est marin pêcheur et en qui elle a confiance. Tout ce que les autres filles peuvent entendre de la conversation, est le mot signal et le sourire complice de l’autre.

Déjà, les canots pneumatiques des marins russes sont au milieu du lagon. Sur les indications de Kadeira, les filles font des signes du bras ou vont dans l’eau jusqu’à mi-cuisse à la rencontre des sauveteurs. Il ne manque plus que les colliers de fleurs, et les marins poussent les moteurs à fond pour arriver. Le second parle anglais et un autre un peu français. Dès que les six hommes mettent pied-à-terre sur la plage, quarante filles les prennent dans leurs bras, les embrassent sur la joue et pleurent sur leurs épaules. Les soldats russes sont rouges de confusion devant la sollicitude de toutes ces jeunes femmes. Elles sont à demi vêtues et avec les seins complètement libres dessous leurs vêtements en haillons.

Ils finissent par proposer leurs boissons et gâteaux. Puis les russes expliquent qu’ils vont essayer de remorquer les canots jaunes nécessaires à sauver toutes les filles en un seul voyage. L’émotion a fait oublier au marin de demander s’il y a d’autres survivantes que le groupe.

Il lance juste un appel bref pour dire qu’il ramène tout le monde et raccroche avant d’avoir eu une réponse. Cinq minutes plus tard, les quarante et une filles et six marins sont serrés mais au complet dans les canots remorqués ou avec les russes.

Une kalachnikov et un pistolet dans chaque bateau, a remarqué Kadeira ; mais l’heure n’est pas venue.

Elle-même fait ses plus belles œillades au second. Soit elles sont encore toutes assez sexy malgré la semaine de privation, soit ces hommes sont en mer depuis longtemps ; ils ont beaucoup de mal à se concentrer sur les manœuvres. Le franchissement de la barrière de corail est une formalité et la cheftaine peut compter combien il y a d’hommes par bateau : tout le monde est sur le pont à regarder les filles arriver et faire des signes de bienvenue.

Kadeira se rassure et fait un clin d’œil à sa complice ; leur plan est réaliste.

Bien sûr, on les aide à monter à bord, réparties sur les deux bateaux. Elle est présentée au capitaine, un homme assez sévère. Le second finit par expliquer que les cabines des hommes sont à leur disposition pour s’isoler un peu. Les bateaux sont un peu petits pour une telle foule et surtout autant de femmes.

En quelques minutes, tous les marins russes font de très gros progrès en français. Il est facile de voir qui est armé et qui ne l’est pas. Puis sur chaque embarcation, les filles s’isolent dans les cabines de couchage en attendant les ordres.

Dix minutes plus tard, Kadeira demande à voir le commandant. Elle emmène avec elle une fille blonde à forte poitrine. À chaque pas, un sein manque de se sauver du chemisier qui n’a plus qu’un bouton. Leur hôte est en conversation radio avec sa hiérarchie visiblement. Il raccroche en les voyant entrer. Il a le regard directement attiré par l’opulente personne. Il a un pistolet à la ceinture et le marin à la barre n’est pas  armé.

En un geste, Kadeira se saisit de l’arme et la jette à la fille qui braque le marin. Le commandant est assommé en deux coups de poings ; puis elle cherche sur le pupitre un bouton avec un klaxon dessiné. Elle envoie un coup court et un coup long, assomme l’autre marin et rejoint les autres.

Les russes doivent être tous sur le pont et peut-être un aux machines. Encore deux minutes pour préparer les filles. En silence, elles se glissent hors des cabines en retenant leurs rires. Kadeira, avec l’arme du commandant mène l’attaque. Sur l’autre bateau, les autres doivent faire la même chose au même moment.

Ils font route vers le Nord, vers la Somalie. À son signal, elles débouchent toutes en même temps sur le pont. Bien que répartis de chaque bord, les marins voient arriver une vingtaine de femmes nues qui courent vers eux ; exactement comme dans leurs rêves les plus fous. Ils ouvrent les bras au lieu de les refermer sur leurs armes. Ils ne voient que les seins qui dansent sous leurs yeux ou le triangle secret entre les jambes nues. En une seconde, ils sont submergés, renversés, dépossédés de leurs armes automatiques mais béats.

Sur l’autre bateau, deux coups de feu se font entendre, suivis d’une rafale d’arme automatique. Une assaillante est tombée, vengée immédiatement par la mort de son assassin. C’était une chic fille de Montréal ; elle est restée au bord de la route pour que les autres soient toutes libres.

Ça y est, c’est fait ; on stoppe les bateaux et on fait descendre les dix-neuf survivants dans les canots jaunes de l’avion ; avec juste les deux fusées restantes. Les hommes devront se débrouiller comme les femmes l’ont fait.

La morte et le marin décédé sont immergés mais avec des honneurs différents. Puis elles reprennent la route, les deux bateaux à la même hauteur.

En visitant le frigo des cuisines, Kadeira rit beaucoup : on attendra demain pour manger riz et poisson ; ce soir ce sera caviar et vodka !



15/03/2013
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