AMers Blafards - C'était comment la nourriture d'avant les manipulations génétiques?

Les gardes conduisent ensuite les prisonniers vers les serres de nourriture. Ce sont des hangars énormes à l’écart des habitations de petites tailles. Le sol est différent, la terre ne semble pas de la terre non plus. Arthur connaît un peu le maraîchage ; il a longtemps été chez les Neige pour les aider avant de se décider pour la chasse, surtout pour rester près de Dominique son ami.

Aurélie a du mal à circuler entre la végétation qui a à peu près sa taille ; l’ensemble paraît aligné, mais dans quel sens ?

« C’est mal débroussaillé votre serre, regardez cette végétation au milieu ! »

Le capitaine ricane un peu :

« Regardez mieux, ces herbes énormes sont les fanes des carottes ; vous êtes au milieu d’un semi. Un seul de ces légumes fournit soupe et vitamines à la moitié du camp !

– Mais c’est monstrueux ! Regardez ce que vous avez fait ! »

Arthur est éberlué ; même chez les Neige excellents agriculteurs, les légumes de ce type avaient la taille d’un pouce ; il faut dire que l’absence de fumier animal gênait la croissance.

« Toute votre nourriture est poussée comme ça ?

– Elle n’est pas poussée, elle est juste sélectionnée par Triangle puis ils y ajoutent le gène d’une autre plante pour en augmenter la taille. D’ailleurs, vous allez voir cela dans les volières… »

Le groupe ressort de l’autre côté pour tomber face à une grille faisant le tour d’une étendue.

« Attention, ne touchez pas l’enclos, c’est fortement électrifié » dit Gouraké ; Aurélie a une envie folle de toucher : la bonne fée électricité n’existe pour elle que dans les contes pour enfants comme la télévision ou les autos vraiment mobiles…

« Voici notre poulailler ! C’est ici que nous élevons la viande blanche qui va nous donner la plupart de nos protéines animales. Ne vous approchez pas trop, il y en a un qui nous a vus et qui s’approche. »

Un petit nuage de poussière s’approche ; la peau des trois blancs commence à devenir vraiment rouge, particulièrement pour Inge. Leur peau se tend comme un parchemin séchant au soleil. Un volatile énorme se déplaçant à belle vitesse vient se planter devant le grillage ; mais il a freiné trop court et recule devant l’arc électrique qui l’a accueilli.

« Savez-vous ce que c’est ? » Claironne le capitaine.

Les yeux d’Arthur s’illuminent :

« Moi, je sais ; j’en ai vu en dessin dans un livre de chasse chez Dominique : c’est une autruche !

– Ha ha, non, il s’agit d’un poulet de quatre mois ! Mais vous avez raison tout de même, l’animal a le gène de la taille de l’autruche ; cela ne lui a pas augmenté son intelligence, mais par contre, le volatile ne vole pas ce qui est très bien, compte tenu de la taille de l’enclos qu’on n’aurait jamais pu transformer en cage. Regardez bien ses cuisses, c’est aussi gros qu’un bœuf.

– Vous avez d’autres viandes aussi, à part les poulets ? » Demande Arthur ; le jeune homme calcule mentalement la section de la corde à piano nécessaire pour des sangliers à l’échelle de la volaille.

« Nous avons des vaches laitières qui font du lait toute leur vie après n’avoir porté des veaux qu’une fois ; elles sont développées à partir de la race très lactifère Holstein, mais rassurez-vous, la taille n’a pas été modifiée. C’est juste que l’on ne débranche plus les trayeuses de leurs mamelles. » En prononçant ses mots, tous les regards des gardes se tournent vers la poitrine d’Aurélie, alors qu’ils ne semblaient pas suivre la conversation.

« Spend yours lives in sin and misery in the House of the Rising Sun »

La traduction tombe dans l’autre oreille :

« Nous rentrons à la prison pour votre peine et votre jugement ! »

Le capitaine Gouraké rajoute :

« Il est temps, vous êtes rouges comme des tomates, je veux dire, des tomates d’avant, sans OGM… »



03/03/2013
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