L'amour écrit ne s'effacera pas-Franchir l'arc en ciel

Correspondances (et plus si affinités)

 

 

J-350

 

 

Mon chéri, merci pour ta lettre pleine de tendresse ; grâce à elle, tu es encore plus près de moi ; dès que je ferme les yeux, tu es là ; dès que je dors, je rêve de nous et de le moto. Le plus dur pour moi ici, c’est que je pense en français ; au début, je ne comprenais rien aux conversations (dans mon pays, avec ma famille : tu te rends compte ?). Je croyais que c’était dû au décalage horaire et que ça allait passer, mais non ; les sujets ne m’intéressent pas, j’ai envie de parler de toi et de la France, et encore de toi… J’essaye de m’habituer ici, mais ce n’est pas facile. Avec mes parents, je fais des efforts pour retrouver le rythme familial, leur faire un compliment ou mettre la table ; mais je me dépêche de retourner dans ma chambre pour penser à toi. Cela me fait chaud au cœur, j’imagine que tu es là, puis je me rends compte que tu es à des milliers de kilomètres et je suis très malheureuse.

J’espère que toi ça va pour ton travail, dans ta tête et avec le moto ; fais-lui une caresse de la part des USA. Tu me manques, bien que je pense que je dois aussi réfléchir à ma vie ici. Tu me manques, tu me manques, je t’aime !

 

Le jeune homme est transporté par le ton et les mots de la lettre qu’il vient de recevoir. Son cœur chavire encore plus en imaginant Tamara les écrivant, suçotant l’arrière de son crayon et regardant dans le vide de sa chambre de petite fille pour choisir des mots qui sont précis, mais qui sont comme des arbres qui cachent la forêt : derrière chaque locution, il y a une foule de sentiments même pas dissimulés…

La séparation va être encore plus dure qu’il ne l’avait imaginée. Le jeune homme n’avait pas le choix, elle avait son billet de retour depuis des mois, elle devait retourner dans son pays pour renouveler son visa pour la France, elle était mineure pour quelques mois encore et puis son père lui a interdit de différer son retour…

Ah celui-là ! Jean ne le connaît pas, ne l’a jamais vu ; le jeune homme ne sait de lui que ce que sa fille en a dit, comme les contraintes pour le football…

Ses doigts caressent le papier, le respire pour trouver une trace olfactive de la chère main. La main, il en sent encore la pression légère sur son ventre quand ils roulaient ensemble en moto…

D’ailleurs, il faut qu’il pense à changer le kit chaîne, non pour des questions de sécurité, mais plutôt pour que Tamara retrouve les sensations de la route quand elle reviendra, bientôt…



27/03/2013
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