Les fantasmes masculins-Le feu sous la glace
Le stéthoscope en plastique donne des frissons sur le torse offert ; l’engin factice ne laisse pas passer les battements de cœur audibles directement sans appareil. Il faut dire qu’il manque volontairement un bouton à la blouse d’infirmière penchée sur le jeune homme et la poitrine, visible d’où il est, est très appétissante. La brune, avec deux couettes bien faites semble avoir dix-sept ans, mais son expérience dans ce genre de situation lui fait paraître beaucoup plus. L’autre, la rousse, joue avec son bras ballant, dans un rituel qui semble vouloir dire qu’elle lui cherche le pouls avec les lèvres… Rémy ne sait pas si cette technique est recommandée par l’académie de médecine mais si c’est le cas, il n’aurait du travailler ses sciences et non le droit international. Allongé sur la table de la salle à manger, entre deux chandeliers allumés, il se laisse faire avec gourmandise, comme dans un rêve. La lumière danse sur la poitrine de l’infirmière, et dans ses yeux.
Après que la rouquine ait eu la preuve que le jeune était bien en vie, elle se relève et se met en tête de lui enlever son pantalon ; malgré les ongles, les doigts se jouent des boutons avec adresse. Tandis qu’elle est penchée sur son ouvrage, le patient peut se rendre compte que la belle porte les mêmes bas que l’autre sous la même blouse toute aussi courte ; l’ensemble, avec la culotte et le calot est blanc immaculé, et le jeune homme commence à risquer la syncope : il va falloir intervenir au plus vite pour opérer le sujet.
Rémy n’aurait jamais pu imaginer finir sa soirée là, entre de si bonnes mains ; elle avait commencé gentiment, jusqu’à qu’il passe prendre un verre dans cette boite de nuit, le Caribbean. Et là, il a vu cette jolie brune. Évidemment, il ne pouvait pas ne pas l’accoster, tenter de lui parler, de l’embarquer pour faire un tour et plus si affinités ; quand sa copine aux cheveux de feu est venue la voir et qu’elles ont accepté toutes les deux de le suivre, le jeune homme a compris que c’était son jour de chance, et il s’est pincé pour voir si il rêvait. Pourtant, Rémy a du succès auprès de la gente féminine qu’il côtoie dans son travail, c’est même plutôt un beau gosse pour celles qui s’attachent au physique des hommes. Il revoit tous les instants qui se sont déroulés plus tôt dans la soirée, le trajet jusqu’au chalet avec la robe fourreau qui remonte sur les cuisses quand elle s’assied sur le cuir de l’Aston Martin ; il en a perdu la clef par terre un instant ! Ensuite, elles se sont isolées dans la salle de bain, avant de ressortir en tenue d’infirmière d’opérette mais sexy en diable, et d’entreprendre l’auscultation de l’impatient à même la table, en commençant par le haut du corps et les lèvres.
Maintenant, le voilà en caleçon, offert à la beauté, prêt à subir les assauts des deux spécialistes. La brune ouvre sa blouse ; elle doit avoir chaud entre la flambée de la cheminée et les bougies, en plus de la chaleur de la peau de l’homme. Son soutien-gorge assorti ne soutient pas beaucoup et le juriste manque de se trouver mal devant tant d’attention et de beauté. La rousse a sorti un bistouri, qui, lui, n’a pas l’air factice, et elle entreprend de découper précautionneusement le sous-vêtement masculin. Une fois son forfait accompli et le textile dégagé, elle y dépose un baiser, en fait une boule et la fourre dans la bouche de Rémy. Le jeune homme sait que c’est pour que ses cris ne gênent pas le voisinage épars sur la colline. Il accepte le cérémonial ; il est prêt à tout pour l’expérience coquine, même à ne plus savoir si ça va lui faire du bien et du mal…
La jolie brune l’embrasse langoureusement sur le visage, en scrutant bien son regard, tandis que le bistouri entre dans le ventre de l’homme comme s’il s’agissait d’une vulgaire volaille à éviscérer. Pas un cri ne sort avant que la vie ne quitte le corps de la victime ; il n’aura pas survécu à l’opération : « Dommage », ricane June…