Playa troglodita - Acte I scène 3

 

 

                                            André

                   (Il lit un journal assit devant la table)

Pff, regarde moi ça… Ils vont encore finir par se mettre sur la gueule ces cons ! Et qui c’est qui va déguster, c’est les petites gens comme d’habitude !

 

                                          Thalie

                  (Toujours debout affairée à sa cuisine)

Mais arrête de lire ça, c’est vieux d’un mois au moins ; tu ne vois pas que tes nouvelles, elles sont plus très fraîches comme les oignons que tu me ramènes d’ailleurs…

 

                                          André

Je n’l’avais pas lu celui là, c’est celui de l’opposition, ils sont contre la guerre… Bon maintenant, ils sont tout contre ! Haha…

C’est bien à lire au calme ; j’ai toujours cru que c’était une feuille de choux, mais c’est pas mal… Il y a des commentaires pertinents… Finalement, ils avaient raison de dire qu’on allait ramasser !

 

                                            Thalie                             

 Arrête de parler de choux, ça me fait envie, une bonne potée…

 

                                              André

                    (Sans écouter, toujours à sa lecture)

Regarde, les Glasgow rangers ont écrasé 3 à 0 Liverpool ! Ca alors, ça restera dans les annales ! Je n’aurais jamais cru qu’ils allaient finir la saison en beauté comme ça !

 

                                              Thalie

Tu parles, c’est sûr que la saison est finie pour eux !

 

                                           André

Tu t’intéresses au foot maintenant, toi ?

 

                                            Thalie

Pas besoin d’être une experte du ballon rond pour se douter que les coupes ont dû maintenant se mélanger avec le verre des vitrines fondues ; l’Angleterre a prit la plus grosse sauce dès le début.

Heureusement qu’il n’y avait rien dans le coin, pas de garnisons, pas de villes, rien de stratégique ; du coup, on a pris que des éclaboussures, des bavures… Quelle chance de vivre au milieu de rien !

                                              André

Ha parce que tu trouves qu’on a rien pris ?

 

                                              Thalie

Le fait même que tu poses la question, que tu sois encore en train de râler montre que : Oui, on a rien pris sur la gueule, juste le souffle chaud, la caresse qui fait changer de couleur le velours…

Le mistral a tout fait passer très vite au-dessus de nos têtes comme une mauvaise idée fugace, comme un cauchemar et puis plus rien…

                                               André

Nous  avons eu du pot d’être dans cette fabrique de soldats de plombs, si on peut dire… J’aurai pas eu à me taper le transport de tous ces corps jusqu’au bord du gouffre de la Pierre blanche. Il y avait pleins de faux maigres, tu peux me croire. Pendant quinze jour j’ai fossoyé, c’est pas rien pour la petite bourgade qu’on est !

 

                                               Thalie

Ho arrête de te plaindre, je te dis ; le vent, les plaques de plombs, le destin font qu’on peut en discuter maintenant.

                                               André

D’accord, mais combien de temps ?



12/04/2013
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