Se faire poser un lapin-Le feu sous la glace

   « Cherche pas, elles ne sont pas là ! L’homme se retourne d’un coup comme s’il s’était électrocuté ; il tombe nez à nez avec le gamin dans la ruelle sombre.

-Ha tu es là toi ? Comment tu sais qui je cherche ?

-Ho ça va, j’ai dis ça pour t’aider ! Tu vas te fouler le poignet à taper sur cette pauvre porte qui t’a rien fait ! En plus, ça appartient à la famille de Patou, donc tu risques d’avoir des vaches d’ennuis si tu casses quelque chose…

-Dis, tu me sembles savoir beaucoup de trucs toi ! Alors comme ça Emilie et Nathalie ne sont pas là ?

-Non, je te dis et notre copine à tout les deux n’a pas ouvert son magasin aujourd’hui. Disant ça, Arthur fait un grand clin d’œil à Djamel ; décidément, il sait vraiment tout sur tout le monde dans la ville. Le réverbère date du rattachement de la Savoie à la France ; l’ampoule devait éclairer mieux sous Napoléon III. Le journaliste se rappelle plus l’allure du jeune qu’il ne la voit : Décontracté, le blouson de ski presque ouvert sur un sweet-shirt à la gloire des New York Knicks ; et la mèche rebelle comme le gamin…

-Elles sont parties seules tu crois ? L’homme ressent un picotement dans la colonne vertébrale en posant cette question. Si la réponse est non, ce qui serait logique avec le physique des deux nymphettes, ce serait cuit pour son idylle ; si elles sont toujours deux et tout le temps toutes seules, c’est fichu de la même manière pour les garçons: la nuit d’amour de l’autre jour serait juste une incartade vite oubliée.

-Il y a la troisième aussi ! Devant le décroché de la mâchoire de Djamel, Arthur sent bien qu’il est le seul vraiment rencardé dans toute la ville. Oui, la blonde ! Tu ne la connais pas celle là ? Et ce n’est pas la moins bandante du lot ! Décidément, le gamin a une vocabulaire à l’égard des femmes assez déplacé, qu’on ait treize ans ou pas.

-Non, je ne la connais pas… Dis moi, tu ne sais pas quand elles vont rentrer et où elles sont ?

-Ah non, ça je ne sais pas, répond Arthur tout penaud d’être collé ; le soir, elles sont là normalement…

-Bon alors, j’essayerai de repasser plus tard… Djamel est bien ennuyé. Il voulait absolument parler à Emilie ; de son enquête et puis savoir s’ils pouvaient se revoir. Lui si prompt à traquer ses interlocuteurs du regard afin d’obtenir un scoop, se retrouve à éviter les yeux du gamin. Attend, tu sais d’où téléphoner ? Voilà mon numéro et dix euros ; si la vendeuse se pointe ce soir et que tu me préviens, il y en aura vingt de mieux. Arthur se jette sur le rectangle rouge comme un junkie sur sa dose ; ce mec sait vraiment parler le langage des jeunes.

-C’est d’accord monsieur ; je reste là toute la nuit s’il le faut. Patrick viendra me tenir compagnie à faire le pet* et on vous prévient immédiatement. L’adolescent vouvoie maintenant plus facilement l’adulte qui est un milord. Le journaliste tourne les talons tant qu’il a encore une aura et un peu d’argent. Ah, ces gamins ! Ils vont lui prendre jusqu’à sa chemise… Bon maintenant, ce n’est pas tout ça mais le retour sur Paris se rapproche ; et pas vraiment de solution pour l’enquête. Pour trouver les disparus, sans doute les corps, il n’a pas les moyens ni les effectifs de Charvey. Djamel ne se fie pas à l’air débonnaire du capitane ; c’est sans doute un gars capable de faire du bon boulot, mais là, avec la moitié de son effectif à gérer le stationnement en bas des pistes, il a trop la tête dans le guidon. Maintenant, le parisien ne lâche pas sa piste ; il sait où trouver trois filles sexys, vivant quasiment ensemble et chacune ayant une couleur de cheveux différente. Par contre, aucune idée sur le mobile ou sur les cadavres ; et pas de corps, pas de meurtres… Le seul hic dans son histoire, c’est que la brune est Emilie, et que ça ne colle pas avec le personnage. Mais peut-être pense t’il plus avec son bas ventre qu’avec sa tête…



29/03/2013
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